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Les finances publiques américaines, grandes oubliées de l’élection!

Allnews Francois Savary et Cédric Mondada lancent Genvil Wealth Management & Consulting SA
François Savary, GENVIL SA

On ne peut que regretter que l’élection présidentielle n’ait pas conduit à engager le débat essentiel de l’endettement public et de sa gestion à moyen terme.

Allnews I  I François Savary, GENVIL SA

Qui sera le vainqueur de l’élection présidentielle de mardi aux USA? A quelques jours du scrutin, on sait que tout se jouera dans un mouchoir de poche, a priori. A cet égard, il y a une probabilité importante que les résultats définitifs prendront un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, avant d’être officialisés. De quoi échauder les esprits financiers et favoriser la volatilité sur les marchés? Les derniers jours ont montré que même si ces derniers ont pris «fait et cause» pour une victoire de D. Trump depuis quelques semaines – les fameux Trump trades – les esprits ne sont pas pour autant complètement sereins.

De la campagne, partiellement tronquée par la capitulation de Joe Biden, on dira qu’elle n’a pas brillé ni par l’élégance des propos ou par les propositions innovantes. Au-delà des différences assez claires sur les mesures spécifiques des programmes des deux candidats au poste suprême des Etats-Unis, il est intéressant de constater qu’il y a un point que ces derniers ont très largement occulté, c’est celui des finances publiques de l’oncle Sam.

Le cumul de déficits budgétaires «abyssaux» en temps de forte croissance, l’augmentation de la charge d’intérêts, qui conduit les Etats-Unis à devoir débourser plus d’argent pour financer sa dette que pour les financements militaires et des évolutions structurelles sont derrière le phénomène. Dans ce contexte, entendre les deux leaders parler davantage des impôts que de la gestion des dépenses démontre, au combien, qu’ils ont cherché à éviter un sujet qui ne pouvait que fâcher des électeurs.

Les organismes économiques internationaux n’ont pas de cesse, depuis plusieurs années déjà, de mettre en avant le besoin de mesures pour consolider l’évolution «inquiétante» de l’endettement américain.

Ainsi la question de l’avenir des finances publiques finit par être le parent pauvre de la course à la Maison Blanche. Les propos récents de E. Musk sur sa capacité à trouver quelques trillions de dollars dans le budget, qui peuvent susciter des doutes aussi légitimes que ceux de Trump sur le caractère non inflationnistes des tarifs, ne changent rien à l’affaire!

Pourtant les organismes économiques internationaux n’ont pas de cesse, depuis plusieurs années déjà, de mettre en avant le besoin de mesures pour consolider l’évolution «inquiétante» de l’endettement américain. Ni Kamela Harris ni Donald Trump ne semblent réceptifs aux arguments du FMI. En revanche, indépendamment de qui s’installera dans le bureau ovale en janvier 2025, certaines réalités seront incontournables; le ratio de la dette/PIB des USA va tendre vers les 130% au cours des prochaines années, la charge des intérêts ne va cesser de croître à moyen terme et Washington ne sera pas à l’abri de la question de «mur de refinancement» mondial qui pointe à l’horizon fin 2025 et pour 2026. 

Le marché obligataire ne s’y trompe pas d’ailleurs, lui qui a connu une tension significative sur les rendements depuis quelques semaines. Le retour du taux à dix ans des dettes gouvernementales américaines à 4,30% s’explique pour partie par les bons chiffres de croissance outre-Atlantique mais il doit aussi être vu comme le retour des «bond vigilante» sur le marché; en d’autres termes, ceux qui s’inquiètent de la détérioration des finances publiques se rappellent au bon souvenir des candidats dans cette période pré-électorale. 

L’objectif des 4,50% est tellement proche qu’il est fort probable que l’on aille le tester. Au-delà, un rendement à 10 ans de 5% n’est désormais plus totalement irréaliste pour les prochains mois, ce qui marquerait une tension marquée par rapport aux niveaux observés il y a quelques mois seulement. 

On ne peut que regretter que l’élection présidentielle n’ait pas conduit à engager le débat essentiel de l’endettement public et de sa gestion à moyen terme. L’absence de proposition sur le sujet, voire des propos lénifiants et peu réalistes, apparaît comme la mise en œuvre de la formule «reculer pour mieux sauter». Occulter un problème ne le fait pas disparaître, le futur Président pourrait l’apprendre à ses dépens au cours des prochaines années. Le marché obligataire est déjà là pour appeler à la raison et tout laisse à penser que sa vigilance restera de mise. Une autre manière de dire que des rendements à dix ans à 4,50% ne sont peut-être pas une évidente opportunité d’achat. 

GENVIL Wealth management & Consulting S.A
Rue Claudine-Levet 7
1201 Genève

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