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Un mois de janvier moins serein qu’il n’y parait

Allnews Francois Savary et Cédric Mondada lancent Genvil Wealth Management & Consulting SA
François Savary, GENVIL SA

Le «choc Deepseek» dans l’univers de l’IA en est l’expression la plus évidente. La surperformance des actions européennes par rapport à leurs homologues US en est une autre.

Allnews I 30 Jan 2025 I François Savary, GENVIL SA

Le S&P 500 flirte avec des records historiques, tout comme l’or, et les rendements à 10 ans américains sont au plus bas de 2025. A priori, tout se passe comme si nous étions confrontés à un long fleuve tranquille sur les marchés financiers. Et pourtant! Le mois de janvier est loin d’avoir été de tout repos.

Le «choc Deepseek» est à cet égard l’expression la plus évidente de ce climat moins serein que la seule observation du cours en fin de mois semble indiquer.

L’arrivée fracassante de la Chine dans la compétition à haut niveau sur l’intelligence artificielle a conduit à reconsidérer un thème que chacun pensait acquis, celui de l’exceptionnalisme américain! L’impact de cette «fissure» pour l’hégémonie US en matière d’intelligence artificielle demeure sujet à débat. Une chose est sûre: le rallye des 7 magnifiques, depuis 2022, suscite désormais une forme de réserve ou tout au moins un optimisme moins béat. De quoi alimenter des réflexions sur le moyen terme, qui peuvent induire des ajustements sur les vues stratégiques des investisseurs.

Autre point notoire sur les actions, la surperformance des valeurs européennes par rapport à leurs homologues US. Le phénomène est à relever tant la sous-performance des titres du vieux continent était persistante, pour ne pas dire considérée comme permanente, depuis vingt-quatre mois.

L’or est peut-être l’actif qui sort du lot, dans le contexte plus erratique de janvier.

Le phénomène pose la question de sa pérennité, puisque la croissance économique et bénéficiaire du Vieux Continent est loin d’afficher les mêmes perspectives que celles des Etats-Unis, me direz-vous. Cette «évidence» est-elle toujours aussi claire au regard des éléments susmentionnés sur la «suprématie» US en matière d’intelligence artificielle?

S’agit-il d’un rattrapage temporaire lié à une évaluation relative plus attrayante de ce côté de l’Atlantique ou d’un phénomène durable? Le récent sondage de Bank of America sur les ajustements des investisseurs a laissé transparaître une réduction marquée du biais en faveur des actions US au profit de l’Europe le mois dernier. Pour toute personne qui se concentre sur l’allocation d’actifs, s’interroger sur la possible poursuite de cette «tendance» n’est pas anodin.

L’or est peut-être l’actif qui sort du lot, dans le contexte plus erratique de janvier. La tendance sur le métal jaune est claire; elle est à la hausse et de nouveaux records semblent en vue.

L’«insensibilité» des cours de l’or aux taux d’intérêt et au dollar, un phénomène qui est en place depuis plusieurs mois, ne s’est pas démentie. Ce qui fait dire à certains que la relique barbare est désormais dirigée par la volonté des banquiers centraux de diversifier leurs réserves de change hors du dollar d’une part et par les incertitudes économiques et géopolitiques d’autre part.

Janvier aura permis un test positif de la validité de cette vue. Tous ceux qui ont privilégié la détention d’or, malgré sa consolidation d’octobre-novembre 2024, ne peuvent que s’en réjouir.

Venons-en maintenant aux marchés obligataires souverains, qui ont affiché une volatilité certaine au cours des dernières semaines, malgré un résultat final étale sur les rendements à dix ans en USD en fin de période. Pourtant, on ne peut pas faire fi du fait que ces derniers ont connu une tension de 30 points de base avant de faire le chemin inverse en quatre semaines.

Il faut insérer ces mouvements erratiques dans le contexte général d’investisseurs qui sont à l’affût du «trade de duration» depuis plusieurs mois déjà. Ceux qui ont opté dès décembre pour un rallongement de la duration de leur portefeuille ont pu connaître quelques sueurs froides; sans trop de conséquences en fin de compte!

Toutefois, l’évolution des taux longs doit rester une préoccupation à moyen terme. Non seulement en raison des conséquences possibles pour la performance d’un portefeuille obligataire mais aussi pour celle d’un patrimoine diversifié en général.

Au regard de la cherté de la bourse US en termes de P/E, on voit mal comment les actions US pourrait résister à une nouvelle tension vers les 4,80% voire les 5% sur le 10 ans US, sachant que les attentes de bénéfices pour 2025 sont loin d’être modérées (aux alentours de 14%). L’investisseur peut légitimement craindre que le soutien de la croissance soit compensé par une compression des multiples dans le sillage d’une tension renouvelée sur les rendements, alors que la prime de risque des actions est loin d’être intéressante.

En conclusion, sous une apparente sérénité, janvier n’a pas été de tout repos. A l’issue de cette période où la volatilité des actions et des obligations est restée contenue en fin de compte, l’investisseur qui a conservé son calme peut se réjouir de la performance de son portefeuille. Cependant, certains développements doivent inciter chacun à s’interroger sur la validité de son allocation d’actifs, d’autant plus que les premières semaines du second mandat de D. Trump nous ont démontré que le Président US ne s’est pas assagi, loin s’en faut.

Nous conservons notre appréciation d’une année 2025 plus volatile sur les marchés financiers. Les mouvements, parfois erratiques, de janvier nous semblent préfigurer ce que nous pouvons attendre au cours des prochains mois. Il n’est pas certain que chaque mois se termine aussi bien que janvier pour l’investisseur.

Face à un regain de la volatilité, le plus important est de garder son calme, c’est peut-être la leçon la plus importante du mois de janvier; avec un corollaire, cependant, il ne faut pas rester insensible aux «changements» qui pointent sous des tendances qui peuvent apparaitre inchangées de prime abord.

GENVIL Wealth management & Consulting S.A
Rue Claudine-Levet 7
1201 Genève

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