Trump 2.0 ou l’hyperpuissance au pouvoir !
La victoire de D. Trump aux élections présidentielles est nettement plus claire que ce que les opérateurs de marché avaient anticipé. En outre, les Républicains ont également conquis les deux Chambres du Congrès.
Dès lors, le Président aura les mains libres pour mettre en oeuvre son agenda, une fois celui-ci clairement établi. Les prochaines semaines devraient permettre de clarifier les grandes lignes de son action, qu’il pourra ensuite mettre en oeuvre dès le mois de janvier 2025.
Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur les résultats électoraux, la clarté du choix des Américains est incontestable ! Une bonne chose pour les marchés.
C’est d’ailleurs ce que les actions, le dollar et le bitcoin ont pris en compte, dès la victoire de D. Trump acquise. Les perspectives sur la croissance économique et l’évolution des bénéfices s’en trouvent renforcées, au regard du programme de baisse des impôts, de dérégulation et de hausse des tarifs défendu au cours de de la campagne électorale.
Le comportement du marché obligataire est la seule « ombre au tableau » post-électoral. La tension immédiate sur les rendements longs est venue confirmer une altération des attentes du consensus sur la conjoncture à moyen terme.
« La clarté du choix des Américains est incontestable ! Une bonne chose pour les marchés. »
FRANÇOIS SAVARY, CHIEF INVESTMENT OFFICER GENVIL SA
L’ajustement des attentes sur le cycle économique nous semble tout à fait légitime.
Ainsi, nous renforçons la probabilité d’un scénario de « non atterrissage » économique de 5% à 10% et celle d’un rebond inflationniste de 10% à 20%.
Notre scénario central d’atterrissage en douceur fait les frais de cette évolution, passant de 60% à 45%. Il n’en reste pas moins dominant, puisque nous ne modifions pas les probabilités des autres scénarios envisagés (récession 15% et stagflation 10%).
Dès lors quelles orientations donnons-nous à notre allocation d’actifs ?
D’une manière générale, nous me modifions pas les grandes lignes de cette dernière, qui intégrait une forte probabilité de victoire du camp républicain aux élections présidentielles.
En ce qui concerne les obligations, notre recommandation de prudence sur la duration des portefeuilles reste d’actualité. Le potentiel inflationniste de certaines mesures de la Présidence Trump 2 et l’état dégradé –largement occulté durant la campagne électorale – des finances publiques constituent des risques pour la partie longue de la courbe des taux.
Dans ce contexte, nous sommes d’avis que la baisse des taux par la Réserve Fédérale pourrait s’arrêter autour de 3.75% en 2025. Le rendement à dix ans USD pourrait donc naviguer entre 4% et 5% au cours des 12 prochains mois plutôt que dans des marges de 3.5%-4.5%, comme beaucoup d’opérateurs semblaient le croire il y a peu encore.
Nous continuons à favoriser la dette d’entreprise au dépens des dettes étatiques. Certes, le resserrement des spreads de rendements au cours des derniers mois limite le potentiel de gains en capitaux offert pas ces actifs ; cependant, une rémunération qui demeure attrayante au regard des probables développements de l’activité économique nous semble justifier leur détention.
Les actions restent toujours privilégiées par rapport aux obligations, quel que soit le profil de gestion, avec une pondération neutre à légèrement surpondérée par rapport à notre benchmark (45% dans un profil balancé).
Les actifs à revenus variables devraient profiter des conditions économiques et d’une bonne croissance bénéficiaire au cours des prochains trimestres. Si les évolutions attendues sur les taux d’intérêt sont de nature à freiner la progression des bourses, elles ne devraient pas conduire à une inversion de leur tendance haussière. Néanmoins, un rebond de la volatilité des actions nous semble probable, non seulement en raison de nos perspectives obligataires mais aussi parce que les actions loin d’être « bon marché », particulièrement aux USA.
La chute de la coalition allemande au pouvoir constitue une nouvelle incertitude pour le Vieux Continent. Des élections devaient survenir d’ci novembre 2025 au plus tard, mais leur anticipation au premier trimestre 2025 arrive à un mauvais moment ; en effet, la croissance économique peine à se redresser et la campagne électorale en Allemagne devrait reporter toute discussion, à l’échelle européenne, sur le rapport Draghi.